lundi 3 décembre 2018

Une expression par jour # 337

L'expression du jour (à placer dans une phrase ou un petit texte) :



Aller à la selle
Déféquer

Origine :
Si l'expression en elle-même n'est plus trop utilisée à notre époque (on en trouve plein d'autres variantes plus ou moins poétiques[1]), la désignation de ce qu'on y a abandonné, une fois qu'on est sorti du petit coin, est toujours vivante, puisqu'on parle, par exemple, d'analyses de selles.
Mais qu'en pensent le cavalier ou le coureur cycliste qui posent leurs augustes fesses sur une selle ? Eh bien aussi étrange que cela puisse paraître, le lien entre ces deux selles est très fort.
Si l'expression date du XVe siècle, le mot selle nous vient du XIIIe, issu du latin sella qui désignait un siège, plus précisément le "siège des artisans qui travaillent assis" ou le "siège des professeurs", mais aussi, le siège du cavalier ou, autrement dit, la selle de cheval (à une époque où la bicyclette n'existait pas encore, sans quoi, peut-être...).
Lorsque le mot apparaît en français, il sert aussi à nommer une chaise percée, une de celles sur lesquelles certaines personnes aisées s'asseyaient pour y faire leur grosse commission, éventuellement recueillie dans un pot placé dessous, chaise qu'on appellera successivement "selle aisée", "selle nécessaire" puis "selle percée".
C'est de cette chaise, l'ancêtre de notre cuvette de W.C., qu'à la fin du XIVe, "la selle" (au singulier) désigne les excréments. Et c'est de là, qu'un peu plus tard, naît notre expression.

[1] Comme "balancer son rondin", "couler un bronze", "poser une pêche", "démouler un cake", "parachuter un sénégalais" ou bien "poster une sentinelle", par exemple (et la liste est très loin d'être complète).


Ce fut un lundi très ordinaire où j'ai fait du ménage, de la cuisine ; j'ai été porter de la soupe à J. ainsi qu'une part de nos légumes : panais et carottes, un délice. La pluie est arrivée pendant que je pédalais, ce qui m'a donné envie d'aller à la selle (oui, oui, pour de vrai, pas pour juste employer cette expression). La maison de J. est d'une propreté exemplaire, on s'y sent bien. Le ciel bleu est revenu en fin de journée, j'ai ramassé des feuilles, l'arbre est de plus en plus dépouillé... on approche de l'hiver.

1 commentaire:

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