lundi 10 décembre 2018

Conte du lundi # 133

Pour voir le texte de chacun d'après l'image ci-dessous, clic sur  Lakévio

Andrew Wyeth On-The-Edge-
aquarelle d'Andrew Wyeth


Consignes : Maxime de Blaise Pascal à caser dans notre devoir avec le sujet qui nous sied :

"Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie"  in (Pensées)

Mon texte :

Cet après-midi-là, Céline demeura boudeuse. 
Lorsqu'elle était enfant, elle appréciait de passer TOUTES les vacances scolaires chez sa Tante Zélie qui vit en Normandie. Même en hiver, même les jours (nombreux) de pluie, elle aimait y aller. Tante Zélie faisait tout pour chouchouter son unique nièce car la famille de Céline n'est pas très étendue, on y bat les records d'enfant unique. Zélie avait fait exception, et elle adorait sa nièce.
Mais voilà, Céline a grandi. Elle est devenue une charmante adolescente. Ses cheveux sont restés d'un éclatant blond paille de début d'été et sa silhouette élancée l'a classée élève la plus grande en taille parmi toutes les filles de quatrième du collège. Elle est courtisée par TOUS les garçons de l'établissement, pour ne pas dire par TOUS les garçons qu'elle croise. Elle en est flattée mais également agacée, aucun ne lui plait. Toutefois, dans le coin paumé où vit sa Tante, les regards admiratifs lui manquent, même ceux jaloux des autres filles.
Zélie a tenté de la dérider, de la distraire, de l'occuper. Elle lui a proposé de sortir, de rester à la maison, de faire un jeu, de regarder la télé, de l'aider à faire ses devoirs, de lire... Céline a TOUT refusé. Zélie s'est endormie devant la télé et lorsque Céline s'en est aperçu, elle a décidé de sortir. 
Il fait grand vent. Elle frissonne. Ses pas la mènent instinctivement vers son endroit préféré. Elle s'y arrête et reste un long moment. Regarder ce panorama l'apaise malgré elle. Elle se dit : il n'y a personne ici, strictement personne et pourtant, ce n'est pas vide. Je vois presque à l'infini, la mer semble n'avoir aucune limite, et portant il y en a forcément une, est-ce que nous pourrons la voir un jour ? La mer est déchaînée, mais à qui parle-t-elle ? Au ciel ? Aux abysses ? Pas à moi en tout cas.
Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie et me fascine à la fois. Je n'y comprends rien, je suis tout le temps dans la contradiction.
Céline soupira, regarda encore les vagues puis fit demi-tour.
Elle se remit en marche et, au fur et à mesure qu'elle avançait, elle se sentait étrangement mieux. Elle pensa que Tante Zélie devait l'attendre, qu'elle aurait préparé un bon chocolat chaud comme elle seule sait le faire, qu'il y aurait ces madeleines qu'elle avait enfournées dans la matinée.
Elle pensa au bon sourire de sa tante.
Elle se hâta de rentrer...

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