dimanche 10 juin 2018

Une expression par jour # 161

L'expression du jour (à placer dans une phrase ou un petit texte) :

  
Trancher le noeud gordien
Résoudre un problème d'une manière expéditive. Trancher dans le vif, prendre une décision de manière radicale.
Origine : 
Ceux qui ont vu le premier des films consacrés au personnage d'Indiana Jones se souviennent certainement de cette séquence où le héros se trouve face à un ennemi baraqué qui agite dans tous les sens un énorme sabre, séquence où l'on s'attend à une bagarre qui s'annonce difficile. Et pourtant, Indiana se contente de dégainer son pistolet et d'abattre son ennemi d'une balle[1].
Le personnage venait ainsi de trancher un nœud gordien, de résoudre un problème d'une manière expéditive, mais efficace.
L'histoire de notre expression nous vient d'une légende autour d'Alexandre le Grand, le fameux conquérant, mais elle démarre un peu avant en Asie Mineure et plus précisément en Phrygie (dont les habitantes ne s'appelaient pas des Phrygides, je tiens à le préciser).
Dans la capitale, qui se nommera ensuite Gordion, le roi venait de trépasser sans héritier. Un oracle prédit alors que la première personne, le premier paysan arrivant en ville sur un char à boeufs serait fait roi. C'est ainsi que Gordios, le futur père de Midas, qui fut par hasard le premier dans ce cas, fut nommé souverain. Avant de monter sur le trône, il attacha ensemble le timon et le joug de son char en faisant un noeud inextricable.
Puis un autre oracle prédit que le premier qui arriverait à défaire ce « nœud gordien » conquerrait l'Asie (ou le monde, selon les versions).
En 336 avant J.C., Alexandre pas encore le Grand qui passait par là, volontairement dans le but d'affermir son pouvoir avant sa campagne de Perse, selon les uns, par hasard selon les autres, s'essaya à défaire le nœud. N'y arrivant pas, il dégaina son épée et le trancha d'un coup sec. On sait ce qu'il advint de ses conquêtes, prouvant ainsi la justesse de l'oracle, même si le moyen utilisé pour défaire le nœud manquait quelque peu d'élégance tout en étant très pragmatique.
C'est de cette légende qu'est née la métaphore du « noeud gordien », une difficulté difficile à résoudre, mais que défont à leur manière tous ceux qui résolvent le problème de façon plutôt radicale ou qui tranchent (eux aussi) dans le vif lors d'une prise de décision.
Si la date d'apparition de cette métaphore ne semble pas connue avec précision, on peut noter qu'elle est déjà citée dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie Française en 1694.

[1] Pour la petite histoire, il se murmure à l'oreille des curieux que c'est parce qu'Harrison Ford, l'acteur qui jouait Indiana Jones, avait de gros problèmes gastriques le jour où la séquence a été tournée, et qu'il fallait impérativement écourter les prises, qu'il aurait proposé cette solution expéditive, non prévue dans le scénario et qui a marqué l'esprit des spectateurs.

Exemple : 
« Monsieur le Président, vous qui avez une si haute idée de la mission de notre pays et de l'éthique qui l'inspire, ne tardez pas. Incitez la communauté internationale, responsable de nos destins communs, à trancher ce nœud gordien. Donnez enfin aux Israéliens et aux Palestiniens les conditions d'une vie pacifique à laquelle ils aspirent pour aujourd'hui et pour demain. »

Le Monde - Lettre ouverte d'ambassadeurs français - 1er mars 2010

Eh bien, en ce dimanche, je n'ai pas eu à trancher le moindre noeud gordien, et c'est agréable de ne rien faire !

7 commentaires:

  1. j'avoue que je ne connaissais pas du tout cette expression. le ciel bleu de ce matin est déjà parti, snif....c'est quand qu'il fera beau plusieurs jours. bises.celine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je l'avais lue ou entendue sans savoir ce qu'elle signifiait. Je crois que la semaine va ressembler aux précédentes... c'est désespérant. Bises

      Supprimer
  2. Coucou, je ne connaissais pas cet expression! Bise, bonne journée tout en douceur!

    RépondreSupprimer
  3. Bien important de savoir trancher les nœuds gordiens !

    RépondreSupprimer
  4. Je connaissais cette expression, mais j'ai été, comme à chaque fois, contente d'en avoir une longue explication !
    Tu vas vers de plus en plus de zénitude ... c'est formidable !
    Bises

    RépondreSupprimer

Merci de votre passage. Votre message sera validé par le modérateur.