Fin de journée à Villeneuve de Marsan
pour une excellente soirée lecture en deux parties
avec les entretiens Marguerite Duras-François Mitterrand
par Corinne Mariotto et Denis Rey.
Ces entretiens avaient eu lieu entre le 24 juillet 1985 et le 16 avril 1986
d'abord chez elle, puis "chez lui" à l'Elysée,
d'abord chez elle, puis "chez lui" à l'Elysée,
à l'initiative du journaliste Michel Butel, qui les publia dans son magazine L'Autre Journal. Gallimard publiera en 2006 ces dialogues, complétés par des notes, des témoignages
et par un court texte de l'ancien compagnon de Mme Duras, Yann Andréa, relatant la dernière rencontre entre le président et l'écrivain, morts à deux mois d'intervalle en 1996,
François Mitterrand est décédé le 8 janvier 1996 (à 79 ans)
Marguerite Duras est décédée le dimanche 3 mars 1996 (à 81 ans)
"Tous deux se sont connus avant que Mitterrand devienne président de la république. D'où une certaine complicité et, surtout de la part de Duras, une forme d’insolence et d’imprévisibilité qui surprennent dans un tel contexte".
"...ces dialogues font merveille par leur simplicité, leur naturel et leur absence de calibrage."
Philippe Lançon - Libération
"Nous, on voulait traduire la vie, garder la spontanéité de l'échange avec les hésitations, les moments où ils parlent en même temps, ceux où ils se coupent la parole… Alors j'ai retranscrit les dialogues radiophoniques et nous sommes partis là-dessus." Corinne Mariotto
«Le bureau de poste de la rue Dupin» est le nom de l'endroit où se réunissaient pendant l'occupation, les membres du réseau de résistance du RNPG (Rassemblement national des prisonniers de guerre et déportés) auquel appartenaient Marguerite Duras et François Mitterrand ainsi que Robert Antelme, le mari de cette dernière. Mitterrand et Duras ont une histoire commune hallucinante, jalonnée d'incroyables coïncidences. La première partie du spectacle parle de la guerre. Alors qu'une réunion allait se tenir dans ce fameux bureau de poste, Mitterrand alias Morland s'est rendu compte que la gestapo était sur place. Il a appelé Marguerite et lui a dit «Ne venez pas, il y a le feu» !.Son mari, Robert Antelme et la sœur de celui-ci, notamment, ont été arrêtés et déportés à Dachau. Duras racontera plus tard dans «La douleur» le retour de son mari du camp. Morland, chargé par le général américain Lewis de libérer les prisonniers de Dachau y a découvert Antelme et l'a reconduit, en piteux état, chez lui, rue Saint -Benoit." La Dépêche du 13/03/2015
Extraits :
LE PRESIDENT : Puisque vous parlez de l'enfance, moi, j'avais l'impression de connaître le monde, par les cartes sur les atlas, les planisphères, quelquefois les mappemondes. Et, selon la couleur choisie par l'éditeur, je fixais mes sympathies et mes antipathies. Il y avait un certain vieux rose, je me souviens, qui marquait l'Inde, et un autre, profond, pour Bornéo. Et l'Egypte, ocre jaune. J'ai toujours rêvé d'aller dans ces pays. J'y suis allé et j'ai reçu en pleine figure l'éblouissement premier. Pour quelques bistres douteux, des pays sont morts dans mon esprit. Avec ce bagage-là, pas facile d'entrer dans la réalité | J'y suis entré pourtant, j'ai voyagé, corrigé mes préjugés exagérément subjectifs. Mais les simples cartes coloriées de mon enfance ont quand même déterminé ma connaissance du monde. C'est comme ça que les choses se font...
"C'est l'Opéra Bastille, je n'aime pas. C'est un concours international, donc il y a des règles et on m'a soumis les six derniers projets. Aucun n'était bien. C'est le plus grand concours qu'il y ai eu au monde, 750 projets, et parmi les six derniers, moi j'ai choisi celui-là car il me paraissait le plus convenable..."
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