Aquarelle de Luigi Zucchero
Cette semaine, il faut intégrer la citation suivante dans notre texte.
Extrait d'une lettre de Vincent Van Gogh. (Lettres à son frère Théo de Vincent Van Gogh)
"Au lieu donc de me laisser aller au désespoir, j'ai pris le parti de mélancolie active pour autant que j'avais la puissance d'activité, ou en d'autres termes j'ai préféré la mélancolie qui espère et qui aspire et qui cherche à celle qui, morne et stagnante, désespère."
Mon texte :
C'était une journée d'hiver lumineuse grâce à un soleil décidé à se montrer enfin. On se décida un peu tardivement pour une promenade digestive après le robuste déjeuner dominical. L'air était vif, laissant présager que notre digestion en serait facilitée. Notre choix se porta vers le lac avec ses chemins bien entretenus et la paix assurée.
Il n'y avait personne en cette fin d'après-midi.
J'aime ce lieu. Les arbres et arbustes, plus ou moins dénudés, se mirent mélancoliquement dans l'eau paisible, à peine ridée. La nature est reine en ces lieux.
La lumière déjà colorée du couchant teintaient joliment cet écrin de nature.
Je laissais mes compagnons marcher en avant afin d'être seule et ressentir intimement cette ambiance si particulière qui m'avait apostrophée dès notre arrivée près de l'eau.
Puis je fus saisie par la quasi absence de bruits. Que se passait-il donc ici ? Les voix humaines s'étaient éteintes avec l'éloignement. Plus le moindre souffle de vent ni chant d'oiseaux ou frôlement d'insectes. Cela devint presque pesant. J'étais comme happée dans un autre monde qui devenait hostile, menaçant. Je cherchais du regard un éclat de vie, d'espoir. Et je vis un rayon jaune d'abord tremblotant, puis il fit ruisseler sa lumière sur les quelques feuilles qui devinrent comme des papillons célestes.
"Au lieu donc de me laisser aller au désespoir, j'ai pris le parti de mélancolie active pour autant que j'avais la puissance d'activité, ou en d'autres termes j'ai préféré la mélancolie qui espère et qui aspire et qui cherche à celle qui, morne et stagnante, désespère."
Peu à peu, les sons habituels de ce lieu sonnèrent à mes oreilles. Il y eut le chant de plusieurs oiseaux invisibles, des bourdonnements, des chuintements, des murmures, et même le croassement d'une grenouille. Il y eu le froufrou des hautes herbes, le bruissement des buissons, la mélodie de l'eau qui clapote sur les berges, qui a ses petits courants secrets et des aspirations inattendues.
Le crépuscule dura longtemps, longtemps. Il était délicieux.
Puis le reste de la troupe me rejoignit en s'exclamant qu'il faisait déjà presque nuit, qu'il faudra revenir plus tôt la prochaine fois.
Ils ne sauront rien des instants que j'ai goûtés seule.
Garder le meilleur pour soi ! ta description de ce paysage remplace toutes les photos ! et j"'ai bien aimé l'idée de renaissance à la vie placée aprés la phrase imposée, qui donne encore plus de force à ton texte. Merci pour ce beau moment de promenade.
RépondreSupprimerOh ! merci beaucoup Délia. A bientôt
SupprimerLe texte est aussi beau que l'image qu'il illustre bien !
RépondreSupprimerOh non, quand même pas. Merci, merci.
SupprimerComme je l'imagine bien cette balade presque en solitaire ! elle a été bénéfique ! tes descriptions sont particulièrement soignées ! bravo Eva et gros bisous !
RépondreSupprimerColette
Merci Colette ! Gros bisous
SupprimerComme la plupart des participant(e)s, tu as illustré un crépuscule, alors que j'ai choisi un petit matin ! Ton texte délicat est plein de poésie
RépondreSupprimerMerci Gwen. En effet, on a tous pensé à une fin de journée...
SupprimerTexte magique sur le silence et l'eau, la communion avec la nature. Des perceptions qui changent tout d'après nos états d'âme et le changement, en effet peut-être rapide !
RépondreSupprimerMerci, Eva, pour ce momentétincelant.
Oh ! merci, je suis contente que mon texte te plaise. Bonne journée.
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