
Truite arc-en-ciel par Jon Q. Wright
Une partie de pêche.
"Un jeudi, de bon matin, debout sur une roche, je laissai flotter ma ligne dans le tourbillon des belles eaux claires. Ah, quel bonheur, quand au bout de quinze à vingt minutes, en allongeant et retirant lentement l'amorce sur l'eau agitée, tout à coup une secousse répétée m'avertit que le poisson avait mordu et qu'ensuite le bouchon descendit comme une flèche habilement lancée.
C'était un gros ! Je le laissai filer, et puis, relevant la gaule à la force du poignet, une truite colorée fila dans les airs et se mit à sauter au milieu des ronces coupées et des herbes pleines de rosée."
(d'après Erckmann-Chatrian)
Doublez le texte (au moins !) grâce à l'ajout d'adjectifs, adverbes, conjonctions, propositions conjonctives, relatives, etc...
Bref, noyez le poisson !
Pêche aux textes, lundi !
Ma participation :
Un jeudi, à moins que ça ne soit un vendredi, mais je ne le pense pas car notre mère exigeait avoir les ingrédients la veille, de bon matin, c'est-à-dire avant même le lever du soleil, debout sur une roche, peu rassuré car craignant de me casser la figure, je laissai flotter ma ligne dans le tourbillon des belles eaux claires. Enfin, quand je dis "claires" c'est vite dit car on ne peut pas dire que de nos jours, les flots soient particulièrement limpides... Ah, quel bonheur, quelle exaltation, quelle fierté quand au bout de quinze à vingt minutes, qui m'avaient paru durer une éternité car je ne suis pas un modèle de patience, en allongeant et retirant lentement l'amorce sur l'eau agitée, agitée à cause du passage incongru d'un gros toutou que son maître n'avait pas eu la correction de tenir en ligne comme il est stipulé dans le règlement du parc régional, tout à coup une secousse répétée m'avertit que le poisson avait mordu, eh bien, c'est pas trop tôt ! et qu'ensuite le bouchon descendit comme une flèche habilement lancée. Pendant un instant, je cru que l'animal s'était décroché, et là, si cela s'était avéré, j'en aurais été particulièrement rageur.C'était un gros ! Et quand je dis un gros, ne croyez pas que j'exagère à la manière des braves gens de Marseille. Franchement, ma prise était d'une taille remarquable, exceptionnelle, fabuleuse pour le gamin inexpérimenté que j'étais encore à cette époque. Je le laissai filer, sur les conseils de mon père tout proche et vert de jalousie, et puis, relevant la gaule à la force du poignet, et ça, faut le faire car je ne vous dis pas le poids du matériel, une truite colorée fila dans les airs et se mit à sauter au milieu des ronces coupées et des herbes pleines de rosée. Mon père se précipita mais je lui criais qu'il n'y touche pas, non mais, c'est MA prise, et je sais comment on décroche l'hameçon. Bon, j'avoue que ce ne fut pas simple, j'arrachais en partie la gueule de cette malheureuse truite et m'égratignais férocement à mon tour. Mon père ne cessait de soupirer, de grommeler dieu sait quoi, et ça ça a le don de m'exaspérer et je deviens maladroit. Une fois que la bestiole fut délivrée, je la saisis mais elle me glissa sournoisement des mains. Vif comme l'éclair, mon père l'a rattrapa de justesse en me faisant un clin d'oeil. Je consentis à lui répondre par un sourire qui était à la fois reconnaissance, remerciement et aveu de mon inexpérience. Au fond, j'aime bien aller à la pêche avec mon papa."
Très belle leçon de pêche, Eva. La rallonge est éblouissante et drôle. Bravo et merci.
RépondreSupprimerOh, merci ! Maintenant, je vais les lire les autres textes, enfin tout à l'heure en rentrant du boulot. Bises
SupprimerC'est un très joli texte beaucoup plus vivant que l'original.
RépondreSupprimerMerci, c'est très gentil. Bonne semaine !
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RépondreSupprimerUn texte bien sympathique sur la relation père/enfant.
On visualise bien toute la scène.
Une réussite !
Merci beaucoup Alain !
SupprimerExcellent Eva ! tout est très bien rendu ! gros bisous
RépondreSupprimerMerci Colette. Gros bisous et j'espère te lire lundi prochain!
SupprimerCa, c'est un devoir respecté à la lettre. On voit d'ici la scène d'un père et de son fils. Maintenant, les enfants vont-ils à la pêche avec leur père ? En tout cas, bravo.
RépondreSupprimerDéjà, de nos jours, pour trouver un petit cours d'eau propre et tranquille, c'est moins aisé qu'à mon époque j'ai l'impression. Mon frère et moi avons avons eu cette chance.
SupprimerMerci Julie
Tu n'as as lésiné sur la rallonge ...
RépondreSupprimerC'est sympa d'avoir transformé le texte en relation père/enfant !
Merci Suzanne
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