366 réels à prise rapide # 22/10/2015

22 octobre - Aujourd'hui il me faudrait un mot pour désigner...

Aujourd'hui, il me faudrait un mot pour qualifier la beauté poétique du film que j'ai vu au "cinéclub", film réalisé en 2013 par un homme du coin qui était avant tout photographe et aussi enseignant à l'Université. Il a adapté un conte de Noël qu'il tourna avec ses propres moyens. C'est "Jouantirot" un film en gascon, sous-titré en français, tourné non pas en noir et blanc mais en sépia, par Jacques Baris d'après un conte de Pierre Clertan. Sans doute ce mot existe-t-il en langue gasconne... 

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Ce film a été tourné dans les lieux suivants : Arue, Luxey, Bostens, Labrit, Laluque, Callen, Vert, Labastide-d’Armagnac, Lacquy et Mimizan.

La tempête Klauss de 2009 a "réinventé les paysages des Landes" tels qu'ils étaient au temps de Félix Arnaudin.

Avant-propos du film de Jacques Baris…

          "A l’époque dont je vous parle, les landes étaient tellement longues que les pèlerins qui les traversaient chantaient : « Nous avons traversé neuf landes !… » Et de peur de se perdre en les traversant, ils les comptaient…

Ils partaient des Landes du Médoc, et ils passaient par celles de Bordeaux, d’Hostens, du Bazadais ou de Houeillès, celles du Born ou du Marensin, la Grande Lande de Labouheyre ou de Morcenx… Il y en avait d’ailleurs peut-être plus de neuf, de ces landes, avant de passer l’Adour et de se retrouver en Chalosse !

Et par là au milieu, les landes les plus chères au cœur de la famille Baris étaient les Petites Landes, avec les airials de Lucpaoumè et de Pouyblanc, à Lencouacq… les lagunes de Nabias à Arue… les grottes du Croset des Mâmes à Roquefort… les petites chapelles perdues de Lugaut, de Bessaut, ou de Guinas…  les ruisseaux chuchotants de l’Estampon, de l’Aguanèyre ou de la Douze… les sources, sans fond comme l’œil du Grué de Labrit, ou celle qui sentait si mauvais, la Launette de Vielle-Soubiran…

Pays perdu, pays sauvage, pays des terres désertiques et des grands espaces, pays de pins, de chênes et de taouzins, peuplé de brebis et de bergers échassiers, de bouviers, de gemmeurs, et de muletiers… mais aussi de fées et de farfadets… de pousouères qui savaient aussi bien donner le poison que le philtre d’amour… d’idiots (de Jouan-pècs) que l’on n’enfermait pas alors à l’asile… de la terrible Came-Cruse qui a tant fait peur aux enfants qui allaient porter les bidons de lait au laitier, à la tombée de la nuit…

Pays de musique, de vielles à roue et de cornemuses, qui rythmaient les travaux saisonniers : foins, moissons et battères, desperrouquères du maïs, ramassage et feux de feuilles mortes des airials, taille dusoustre et de la touye, pêle porcs…

Pays de « prie-dieux » pour les fêtes, connues comme Noël, Rameaux et Pâques, c’est sûr, mais aussi oubliées comme la Fête-Dieu ou les rogations…

Pays de baptêmes et de mariages… sans oublier les enterrements, avec ses curés sermonneurs, ses pleureuses, et ses hommes, béret à la main, qui restaient silencieux sous le porche… pays des hailles de Noël et des feux de la Saint-Jean, et de Carnaval aussi…

Pays des grandes épidémies, de la peste ou de la mort noire, du choléra, et de la pelagre…

Pays des loups et des meneurs de loups, des loups-garous, de Ramponeau et de la ganipote, du Tacfarceur, des feux follets…

Pays de sable caché sous les aiguilles de pins qui, une fois passé le troupeau de brebis, accompagné des cris perçants du berger « Pèdezouilles » (pieds de brebis), du bruit des sonnailles, et de l’aboiement des chiens, permet enfin à l’homme solitaire de la lande d’écouter… le silence !"  

Miquèu Barís

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En fin d'aprem, j'avais fait mon petit texte mais j'avais par erreur recopié le thème prévu pour demain! je vous le livre quand même, sachant que je l'utiliserai demain en fonction de ce qui se sera passé...

Aujourd'hui à la poubelle.

Aujourd'hui, je mets à la poubelle le plus possible de mauvais souvenirs, d'éventuelles rancœurs, ou des regrets qui se présenteraient. Malgré un ciel uniformément gris depuis ce matin, je décide d'être joyeuse. J'ai déjeuné avec J. qui m'a annoncé juste avant ma venue qu'elle avait "le moral en berne" parce que souffrant de la jambe gauche. J'ai tenté des trésors de gentillesse pour qu'elle garde le sourire. Nous avons fait un excellent déjeuner devant la baie vitrée donnant sur ce ciel triste mais on voyait sa haie aux jolies couleurs de l'automne. Du moins fallait-il se focaliser sur cette haie...

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