lundi 7 janvier 2019

Un mot par jour - 2019 # 07

Pratiquons ce jeu avec un dictionnaire. Chaque jour, ouvrez le dictionnaire au hasard et choisissez le mot qui vous paraît le plus inspirant dans la double-page. Le mot est un déclencheur et ensuite il suffit de se laisser porter sans censure ! Ecrivez ! C’est parfois très libératoire !

gymnastique

Encore un souvenir d'enfance d'après ce mot !

Lorsque nous étions petits, près de la ville où nous vivions s'est construite, à partir de 1964, une ZUP composée de tours, de maisons individuelles, de petits centres commerciaux. En effet, avec l'accueil des rapatriés et des réfugiés espagnols, italiens, africains, etc... notre agglomération explosait ! Dans le lieu choisi émergeait, dans la garrigue, une grande propriété au milieu de grands arbres avec de vastes dépendances, ainsi que des terrains qui appartenaient à une actrice célèbre à l'époque, Sophie Desmarets. Les premiers habitants s'installèrent en juin 1967, des activités se développèrent et les lignes de bus furent prolongées jusque là-bas.
Avec notre école, nous nous rendions alors à pied à la piscine toute neuve, il fallait une bonne 1/2h de marche ! Notre classe était donc composée d'enfants de toutes origines, c'était à mon avis épatant. Je suis restée en relation avec une amie Harkie qui a vécu les premières années avec sa famille dans des conditions matérielles misérables !
Si je me souviens bien, Sophie Desmarets avait donné des dépendances tout près de son château (que l'on voyait en partie depuis la salle de sport), les pompiers venaient y faire leurs entraînements et plusieurs clubs sportifs s'y installèrent. Afin d'attirer des enfants, les 3 premiers mois furent gratuits pour, entre autres, le club de judo. Mon frère demanda à y aller et je dû m'y rendre avec lui. Nous prenions le bus ensemble. Je n'ai pas vraiment été enthousiasmée par ce sport, il m'aura toutefois appris à chuter. 
Pendant le cours de judo, derrière un panneau amovible en accordéon se déroulait un cours de gymnastique rythmique et c'est ça que j'avais envie de faire. A force de supplier mes parents de m'y inscrire, ils finirent par accepter une fois les 3 mois de judo accomplis ! La 2ème année, mon frère ne continua pas le judo, ce qui faillit remettre en question mon cours de gym. Fort heureusement, le cours changea de prof  et d'horaires, et c'est une ancienne danseuse étoile qui vivait dans notre quartier qui l'anima ; elle proposa à mes parents de me ramener après chaque cours.
Tout se passait à merveille hormis que cette prof avait un amant plus jeune qu'elle -je peux le dire aujourd'hui, il y a prescription- un jeune homme qui la rejoignait à la fin du cours et qu'elle raccompagnait jusque chez lui ; soit ils s'embrassaient longuement devant la porte, soit elle entrait chez lui avant de me ramener, aussi je rentrais parfois tard à la maison !
Un soir, le retard s'était prolongé au point que lorsque j'arrivais, ma famille avait déjà dîné ; la prof était venue s'excuser et rassurer mes parents (nous n'avions pas de téléphone). Mon repas m'attendait à la cuisine et j'étais tellement énervée parce que je ne pouvais pas dire à mes parents pourquoi la prof était toujours en retard, j'avais promis de ne rien dire, qu'en me coupant une tranche de pain, je m'entaillais l'index droit (je suis une gauchère contrariée, j'ai été obligée d'apprendre à écrire de la main droite et maniait tout le reste de la main gauche). J'ai toujours la cicatrice bien visible comme si elle rappelait pour toujours cette période compliquée ! Ce manège dura jusqu'à ce que j'arrête d'aller au cours de gymnastique, l'année où j'entrais en 6ème. J'étais devenue très souple, faisant le grand écart et le pont, j'adorais ça !

2 commentaires:

  1. Ben dis-donc, tu en as vécu des choses ... et je comprends aussi qu'avec la mixité que tu as vécue jeune, tu défendes tout le monde maintenant ... quelle belle expérience !

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    1. Voilà, c'est formateur, on apprend la tolérance, le respect de l'autre, et les différences c'est tellement enrichissant.

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