dimanche 14 avril 2019

Conte du lundi # 147

Pour voir le texte de chacun d'après l'image ci-dessous, clic sur  Lakévio



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John Salminen

"En haut de la rue Saint-Vincent, un poète et une inconnue,

S'aimèr'nt l'espace d'un instant, mais il ne l'a jamais revue.
Cette chanson, il composa, espérant que son inconnue,
Un matin d'printemps l'entendra quelque part au coin d'une rue."

(La Complainte de la Butte)

C'est de "l'espace de l'instant" que je voudrais que vous me parliez.
Histoire inattendue, éphémère, dès lundi !


Mon texte (suite des 2 précédents) :

Ce matin-là, elle décida d'en finir. 
A quoi bon attendre, espérer, se raconter toute une histoire, jusqu'à mettre en scène sans l'accord de "l'autre" ?
"L'autre" habitait juste en face de chez sa sœur. 
Elles n'avaient jamais été très proches, même lorsqu'elles étaient enfants. Des caractères si différents, pas les mêmes jeux, pas les mêmes centres d'intérêt ni les mêmes fréquentations. 
Mais lorsqu'elle avait appris qu'"il" vivait à quelques mètres de chez elle, elle su reprendre contact, se faire inviter avec les autres, créer un faux passé rempli de confidences partagées, affinités, souvenirs communs... En quelques mois, elle avait bâti un univers solide mais sur des fondations extrêmement fragiles pour ne pas dire inexistantes.
Qu'importe ! Ce qui comptait, c'était de pouvoir l'approcher, scruter ces rideaux jaunes, franchir le seuil, grimper lentement les escaliers en espérant le croiser. Au début, elle se risqua même à déambuler dans le dédale de couloirs, cherchant sa porte. Elle chercha un nom, aucune porte n'en affichait. Pas même de numéro. Où se nichait la vie derrière ces portes fantômes ? On ne percevait aucun bruit, et pourtant, tous les appartements étaient occupés.
Ce matin-là, il pleuvait. Entre bruine et averse, balayant la douceur des jours précédents et vidant les rues. Il avait fallu ressortir des vêtements chauds.
Elle avait glissé la lettre dans son sac. Un message rédigé laborieusement dans la nuit. L'insomnie l'avait ligotée dans une amère désespérance et elle su, l'espace d'un instant, qu'il fallait prendre une décision. Elle mit du temps pour trouver les mots, pour argumenter, confier son secret. Tout en marchant, elle pensait que son texte était si beau que, toute célébrité qu'"il" était et elle une quelconque inconnue, ça ne pourrait que le frapper. D'autant plus avec la photo qui accompagnait la déclaration. Il faut suivre son intuition, c'est tout !

8 commentaires:

  1. elle a de la suite dans les idées et en plus c'est une femme d'action :-)

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    1. Certes, et parfois le culot fonctionne. Mais comment cet "autre" mystérieux va-t-il réagir ?

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  2. Mais, la douce rêveuse, où va-t-elle déposer son billet s'il n'y a aucun nom. J'espère qu'il y a des boîtes à lettres !

    Merci Eva pour cette chasse qui rappelle notre jeune âge...

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    1. Bien entendu, les boîtes aux lettres. Bonne nuit

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  3. Elle risque gros ….. mais peut être aura -t-elle la chance qu'il la regarde, au moins cela ! ou pire s'il veut en profiter …. elle joue un jeu dangereux à mon avis !

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    1. On aime le danger quand on est jeune ; après, on devient moins hardie. Gros bisous

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  4. Elle prend des risques, elle ose ... y arrivera-t-elle ?

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